Applaudissements
L’orchestre va prendre place
Premiers accords
Nos mains tout naturellement se cherchent pendant que l’intensité des lumières de la salle diminue.
Nous sommes tendus vers cette réception musicale, comme à chaque fois par une communion intense et presque mystique où nos regards s’échangent aux mêmes passages.
Partage émotif
De nos souffles suspendus
Aux premiers accords.
En file discontinue quarante chanteurs s’installent en demi-cercle derrière leurs pupitres et dans une attente quasi religieuse nous commençons à ouîr les premières voix ténues interprétant une œuvre qui nous emmène dans un espace temps immatériel.. Presque galactique.
Mon esprit fait connaissance avec un compositeur dont j’ignorais jusqu’au nom et dont l’oeuvre chantée à Capella par les quarante chanteurs, m’ouvre des sensations palpables.
Les yeux fermés je me laisse bercer par ce chant envoûtant. La voix humaine donne une autre dimension à cette œuvre…
Les larmes perlent à mes cils car sans l’avoir cherché cette musique me fait apparaître le visage de ma mère et je vois sa silhouette menue, venir vers moi dans un champs verdoyant.Elle arbore ce sourire tendre qu’elle savait offrir, lorsqu’elle devinait nos angoisses de petites filles lorsque nous avions peur de la mort et de la guerre mais surtout de perdre nos parents et tous ceux que nous aimions
Musique sphérique
L’Eden serait-il cela
Un calme jardin ?
La salle, retient son souffle et communie avec ce chant angélique.
Le chef-d’orchestre lui aussi laisse s’installer à la fin du morceau , ce silence presque douloureux tant il est puissant, et lorsqu’il se retourne enfin, les tensions accumulées peuvent s’exprimer dans un tonnerre d’applaudissements et de vivas.
La soirée pourtant ne fait que commencer. Miracle de la musique qui vous remplit de bonheur et qui va nous apporter tout le long de ces heures l’impression de ne faire qu’un avec tous ces gens appréciant au même moment la même joie.